(n°974)
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Ramin Djawadi, Carlos Rafael Rivera et Cyrille Aufort ont récolté leur premiers Emmy Awards. 3 compositeurs pratiquement du même âge, 3 symboles de succès.
Reconversion réussie
1 an après la sortie de la BO de la saison 7, trop tardive par rapport aux Emmys 2017, Ramin Djawadi se voit récompenser sur cette édition. C’est la première statuette ailée pour le compositeur allemand qui s’est plutôt orienté vers le Petit-Écran depuis 2017. En 7 ans Game Of Thrones lui procura donc 2 nominations et constitue le programme auquel il s’est le plus attaché, malgré des références remarquables pour le Cinéma : « Je suis si honoré de faire partie de la famille de Game Of Thrones et d’HBO (…). Game Of Thrones est une des séries les plus révolutionnaires de la Télévision. Le fait que je puisse faire de la musique tous les jours est un tel privilège et je suis incroyablement reconnaissant de le faire avec un programme aussi incroyable. » On perçoit tout de même cet épanouissement chez le compositeur avec le score de la saison 7, assez exotique et diversifié au niveau de l’instrumentation. Son aspect mélodique et épique très cinématographique montre un certain soin des producteurs vis-à-vis de la musique de cette série phare. Une récompense enfin décrochée pour un apport musical désormais reconnu par le public, Djawadi n’ayant pu se rendre en personne à la cérémonie du fait de sa spectaculaire tournée… Game Of Thrones.
Conversion réussie
Il est basé au Guatemala ce Carlos Rafael Rivera mais on ne l’avait pas vu venir. Musicien de studio ayant certes travaillé avec de gros labels ou pour des formations symphoniques, il n’en était qu’à son 2ème programme dans sa filmographie, après Entre Les Tombes en 2014, quand il s’est vu proposer Godless par son ami Scott Franck. Déjà réputé versatile, le natif de Washington n’a pas eu de mal à offrir une musique Western plutôt méditative, simple et écorchée, à vrai dire le thème pour lequel il a été récompensé résume bien le style de la BO, avec sa mélodie aisément mémorisable. Sa meilleure source d’inspiration? Son mentor Randy Newman et Scott Franck dont il a venté la qualité du travail : « La plus grande inspiration pour Godless a été puisée dans l’écriture fantastique de Scott. Il est vraiment l’un des plus grands narrateur de notre époque et certaines scènes sont détaillées de manière si vivante que j’ai composé immédiatement après avoir lu le script ». Comme Djawadi il était doublement nominé et comme Djawadi il est reparti avec son premier Emmy. Dans son long virage vers l’audiovisuel ce prix de prestige lui ouvrira des portes, c’est certain.
Aufort à jamais le premier
Je ne pouvais faire cet article sans mentionner la performance historique du français Cyrille Aufort qui a décroché un Emmy pour la musique de L’Empereur, faisant de lui le premier français à triompher dans cette cérémonie vieille de 69 ans ! À l’origine français, le documentaire a vu sa partition rendue éligible du fait de son achat et de sa diffusion aux USA par Hulu. C’est donc en mars dernier que le public américain a découvert la bande-son d’Aufort, un brin féérique, parfois trépidante, parfois ludique, bref, tout pour nous faire nous attacher à ces drôles de manchots et à leurs vies aventureuses. Le parisien ne manqua pas non plus ses amplitudes lyriques palpables pour magnifier la scène naturelle, de quoi mettre l’eau à la bouche pour qui sait sa présence derrière le prochain documentaire d’Éric Valli, Népal, Par-delà Les Nuages. Co-produit par France Télévision, le programme traitera de la difficile relève du pays après la série de tremblements de terres survenus au printemps 2015.
Didier Bianay