Ryūichi Sakamoto, arts en parallèle

(n°1178)

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Ryūichi Sakamoto

Le compositeur japonais Ryūichi Sakamoto est une insatiable légende vivante, reconnue comme telle par ses pairs et la Critique tant à la scène musicale qu’au Cinéma.

Ryūichi Sakamoto c’est toute une histoire et elle commence le à Tokyo. Dès son jeune âge il pratique le piano puis fait ses études à la prestigieuse Université des Beaux-Arts et de Musique de Tokyo où il ne se contente de la musique classique mais s’intéresse aussi aux divers cultures musicales et aux sonorités électroniques. Nous sommes dans les années 70, une époque où la musique électronique en est qu’à ces balbutiements, il va alors lui donner davantage d’écho lorsqu’il forme le groupe YMO avec Haruomi Hosono et Yukihiro Takahashi, la bande au succès international influence dès lors les courants New Wave, Cyberpunk, Ambient House et Electronica. Honoré du titre d’officier des Arts et des lettres en 2009, Ryūichi Sakamoto c’est 8 albums studio et 14 albums live avec YMO, 19 albums studio et 6 albums live en solo en plus de 43 ans de carrière, l’occasion de travailler avec des artistes célèbres tels David Bowie, Youssou N’Dour, Iggy_Pop, Césaria Évora, Alva Noto et de composer la musique des JO de 1992 à Barcelone.

Mais sa monstrueuse carrière dans la Musique ne doit faire oublier l’autre carrière pour l’Audiovisuel, qui elle aussi fut plus qu’intéressante, 1 Oscar, 1 Grammy et un 1er Golden Globes pour la BO du Dernier Empereur (1987), suivi d’un 2ème Golden Globes pour la BO d’Un Thé Au Sahara (1990), et d’une nomination dans la même cérémonie pour le score de Little Buddha (1993), 3 films de Bernardo Bertolucci. Depuis 1983, il a connu 18 prix et 21 nominations pour une filmographie qui dépasse les 80 programmes parmi lesquels on n’oublie pas de citer The Revenant (Alejandro González Iñárritu), Talons Aiguilles (Pedro Almodovar), Snake Eyes et Femme Fatale (Brian De Palma) ou encore Furyo (Nagisa Ōshima). De grands films, de grands réalisateurs, c’est aussi la preuve sans le son que Ryūichi Sakamoto a été anobli par le Cinéma.

Récemment, il a été annoncé que le japonais venait de finir la bande originale de Minamata, du réalisateur Andrew Levitas. Le biopic se concentre autour du photographe de guerre W. Eugene Smith (joué par Johnny Depp) alors qu’il dénonçait l’empoisonnement au mercure de la baie de Minamata au coeur des 70’s. Un projet qui parle à l’âme activiste de Sakamoto dont la dernière BO parue date de novembre 2019, en lien avec le drame Proxima.

Didier Bianay

bianaydidier.com

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