2 BO recommandées

(n°839)

Bandes Originales Recommandées

the breadwinner  

 

Parvana, Une Enfance en Afghanistan Jeff et Mychael Danna

Les frères Danna ont beau avoir grandi au Canada ils excellent quand il s’agit de piocher dans des cultures musicales exotiques… Pour ce film d’animation sur le dur quotidien d’une fillette en Afghanistan ils ont logiquement pensé à des instruments du cru, et on devine une grande recherche musicale sur l’emploi de l’instrumentation indigène qu’ils révèlent au fur et à mesure, donnant une authenticité et une variation sonore instructive. Cette bande-son c’est aussi une savante utilisation de la technologie, de l’enregistrement des interprètes afghans en ligne, à un apport intelligent du sound design pour amplifier certains accents lyriques acoustiques ou pour dépeindre sobrement les rares moments les plus sombres. Dépaysante, bien qu’utilisant des instruments occidentaux en appoint, la partition ne verse jamais dans l’émerveillement ni dans la noirceur mais, à l’instar du thème principal, se veut majoritairement mélancholique et poétique.

La Mort De Staline – Christopher Willis

« À l’ancienne ». C’est l’expression qui me vient en tête pour caractériser la BO de cette comédie satirique autour de la mort de Staline. Faut dire que son compositeur – un musicologue nostalgique spécialisé dans la musique du 18ème – est très compétent lorsqu’il s’agit de reproduire du Classique contemporain, voire du Classique tout court, le britannique nous gratifiant même d’une superbe fugue sur le trépidant Back From The Gulags. On retrouve ainsi la noblesse de la musique symphonique soviétique des 50’s, mais aussi sa véhémence, annoncée sur le thème principal et disséminée sur le reste de la bande-son avec des interprétations incisives aux cordes et des montées de cuivres intimidantes. Cette vigueur, le compositeur l’agrémente bien d’interventions de bois et d’accompagnements sautillants qui allègent la noirceur d’une partition très mélodique. Avec ce film d’époque taillé pour lui Christopher Willis avait l’occasion de frapper un grand coup, et il ne s’est pas loupé…

Didier Bianay

bianaydidier.com

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