5 BO recommandées

Bandes originales recommandées

           

Angry Indian Goddesses – Cyril Morin

Que la première plage qui ressemble un peu à un certaine musique de Kill Bill ne vous trompe pas, le reste de la BO est à l’opposé avec une ambiance majoritairement calme, mélancolique, parfois inquiétante. Il faut dire qu’Angry Indian Goddesses est une comédie dramatique qui, sur le fond, s’attaque à un sujet sérieux, celui de la libération de la femme dans la société indienne. Film certifié « anti-bollywood », exit les rythmes endiablés, là la musique dépeint la tendresse et l’amitié liant huit femmes qui rêvent de changer les mentalités. Habitué aux films indépendants et aussi aux ambiances d’ailleurs, Cyril Morin a su réaliser une BO métissée entre influences européennes modernes et influences indiennes avec des choix d’instruments particulièrement authentiques ; le tout sans cliché exotique et avec beaucoup de subtilité.

High Rise – Clint Mansell

Pour comprendre l’œuvre électro-symphonique de Clint Mansell il faut se mettre dans le concept de cette adaptation du roman éponyme de J.G.Ballard. High Rise dépeint un microcosme de la société humaine dans un immeuble qui se suffit à lui-meme, avec tous commerces et services et surtout une population divisée en 3 classes (pauvre, moyenne, aristocratique) qui vont vite se marcher dessus, sur fond de débauche et de folie… Dans cette BO Mansell retranscrit bien cette ambiance malsaine avec des mélodies aliénées, des harmonies dissonantes ou atonales, les dernières donnant d’ailleurs un côté futuriste. Pendant 42 minutes on entend aussi, occasionnellement, quelques sifflements froids, sinistres et beaucoup de leïtmotifs qui se répètent inlassablement, comme pour dépeindre un certain dérangement psychologique et obsessionnel. S’appuyant sur une instrumentation variée qui se greffe autour d’un concept musical fortement identifiable, le compositeur signe une étrange et belle surprise.

La Dream Team – Alexandre Azaria  

Dès le coup d’envoi on se demande ce qui peut bien justifier un choix musical si épique, si triomphant, sur l’histoire d’un footballeur en convalescence parti au vert quelques jours chez un père avec qui il est en froid. C’est en fait une prise de risque partagée entre le compositeur et le réalisateur Thomas Sorriaux qui, au lieu de cantonner le style épique à 2 pistes de la BO, l’ont étendu sur une bonne partie de celle-ci afin de dépeindre implicitement la mentalité de guerrier qui anime des ados footeux qui voient chaque match comme une bataille. Et puis évidemment entrent dans la composition de cette eclectique bande son des séquences musicales tendres, dynamiques et joyeuses pour illustrer explicitement le sentimentalisme et la positivité de ce feel-good movie. Mais quelque soit l’ambiance et le style musical choisi Alexandre Azaria montre une impressionnante technique et une justesse orchestrale qui maintiennent un niveau de qualité musical élevé de la première à la dernière seconde. Un gros score.

Rappel

Jessabelle – Anton Sanko (Anton Sanko a sorti les griffes)

« Pour ce dernier j’ai trouvé la BO vraiment intéressante au niveau de l’approche. Même si on alterne entre séquences mélodiques et passages sonores très flippants, on est dans la musique d’ambiance dans l’ensemble et une seule constante prédomine : c’est le travail des sonorités, tout d’abord avec des interprétations vocales primitives, sacrément étonnantes et diaboliques, puis un sound design particulièrement généreux, sur une palette allant de la clarté fragile à une noirceur bien massive ; bref, un travail visiblement abouti qui donne la chair de poule… »

Siddharth – Andrew Lockington (Andrew Lockington, lentement mais sûrement)

« Et force est de constater que c’est plutôt une bonne chose puisque cette BO réserve quelques perles que je qualifierais d’exotiques. Car, étonnamment, c’est bien dans le registre de la musique indienne que Lockington fait forte impression, plus que dans ses symphonies davantage proches de sa culture occidentale, une surprenante maîtrise qui montre qu’il connaissait bien son sujet. »

Didier Bianay

bianaydidier.com

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