I love it !

(n°1136)

Coup De Coeur

Pour la série d’Amazon Prime, Modern Love, Gary Clark Jr. aura composé ou co-composé 4 chansons originales dont Human Love et ses paroles aussi légères que drôles. Ce n’était pas la première fois qu’il flirtait avec l’industrie du film puisqu’il avait repris la chanson Come Together pour les besoins de Justice League (avec Junkie XL) et qu’il possédait une petite expérience en film scoring avec Lenexa, 1 Mile, le docu Two Trains Runnin’ et le court-métrage Harman Kardon Citation: Fermata.

Guitariste-interprète ayant grandi et résidant à Austin, il est considéré comme une étoile montante de la scène Blues-Rock. À 35 ans, il vient d’être honoré de 4 nominations pour les Grammys 2020, 5 ans après avoir décroché un Grammy Award pour la chanson Please Come Home.

Didier Bianay

bianaydidier.com

C’est pas vilain du tout !

(n°816)

Coup de Cœur

Emily Blunt

À l’aube de la sortie de My Little Pony : Le Film, Open Up Your Eyes fait déjà sensation et est annoncée comme La chanson de ce film d’animation, au grand dam de Sia. Et ses subtilités sont nombreuses. Analyse :

Après avoir joué la méchante Queen Freya dans Le Chasseur et la Reine des Glaces, Emily Blunt renoue avec un autre antagoniste dans My Little Pony, Tempest Shadow, une commandante sans pitié. Par une technique vocale plus que satisfaisante, la britannique a surtout su retransmettre la profondeur du personnage, montrant une certaine déception, un certain désabusement en dessous d’une carapace rugueuse ; celà se perçoit surtout dans la partie médiane du morceau (1:11 – 2:26) où la voix se fait plus fragile, entre 2 refrains triomphateurs et fiers. C’est, selon le scénario, à ce moment que le personnage repense aux malheureux événements de son enfance qui lui ont plus fait pencher du côté de l’égoïsme que de l’altruisme. Cette chanson de vilain a donc une première subtilité dans le fait que l’interprétation de l’actrice et les paroles n’évoquent jamais une intimidation directe mais plus une influence sournoise, d’autant que sa détenue, Twilight Sparkle, semble abandonnée par ses amies.

Daniel Ingram

Maintenant ouvrons plus grand nos oreilles sur les excellents arrangements du compositeur Daniel Ingram. Doté d’une technique très fine, il a tout calculé dans sa partition. Déjà, le cheminement mélodique en lui-même est balisé, connaissant une montée exponentielle sur les mots « Open up your eyes », comme pour dépeindre une ouverture d’esprit, une prise de conscience avant qu’il ne redescente progressivement pour aller chercher le registre grave d’Émily Blunt à la conclusion des refrains, lui facilitant la tâche dans la quête d’un ton plus mesquin. C’est aussi à ces moments que s’agitent et grognent le plus cordes et cuivres graves, tout comme sur les paroles « You see it all so clearly, the best way to survive is all alone ». À l’inverse dans la partie médiane, la mainmise est à des bois (flûte, clarinette, basson, cor anglais etc.) enfantins, naïfs et prolongeant la mélancolie des cordes ; une rupture musicale nette propice à une époque lointaine où le tempérament de Tempest Shadow était tout autre. On observera aussi au fond des refrains la présence de percussions et de rythmes militaires rappelant la fonction du personnage, autant que l’intro saccadée de cette marche annonce une élégance sombre et abrupte.

Open Up Your Eyes est vraiment étonnante par sa profondeur et la technique musicale qu’elle recèle. En marchant sur les plates bandes de Disney, Hasbro a produit une villain song risquant de faire date dans l’univers du film d’animation. Rendez-vous le 4 mars 2018 pour la cérémonie des Oscars ?

Didier Bianay

bianaydidier.com

Oscars 2017 : Hurwitz fait le doublé

(n°725)

News

Une logique respectée

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Justin Hurwitz

Il n’y avait pas vraiment match dans cette catégorie meilleure BO tellement la partition de La La Land était un épouvantail pour les concurrents Mica Levi, Dustin O’Halloran, Hauschka, Nicholas Britell et surtout Thomas Newman qui concourrait encore pour un premier oscar après 13 nominations. Attention, je ne dis pas que le récent lauréat des Golden Globes est immensément plus doué que ces adversaires du soir ; en effet il faut aussi voir le contexte et le fait que ceux-ci aient été beaucoup plus sollicités ces dernières années qu’Hurwitz qui a eu la chance de pouvoir se concentrer sur la bande-son de cette comédie musicale depuis 2014. Et, ma foi, il a pleinement profité de ce laps de temps de 2 ans et demi pour envoyer au réalisateur Damien Chazelle la bagatelle impressionnante de 1900 démos au piano, pour orchestrer tous les morceaux note par note, bref pour grandement réfléchir, recommencer et peaufiner son travail. Et ça se sent dans cette BO où chaque piste est une perle entêtante, et dont le couronnement était quasi obligatoire…

Justin vs Justin

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Justin Paul (à gauche), Benj Pasek (à droite) et Justin Hurwitz

Par contre plus indécise était la section chanson originale où les 2 chansons de Justin Hurwitz, Audition et surtout City Of Stars, devaient principalement affronter le mastodonte des ondes Can’t Stop The Feeling !. Car cette compo de Justin Timberlake a été tout juste le tube de l’été, collectionnant les places de n°1, les places d’honneur et les certifications de platine aux quatre coins du monde, atteignant presque, à l’heure actuelle, les 400 millions de vues sur Youtube etc. etc., et ayant remporté 2 semaines auparavant 1 Grammy devant City Of Stars. Mais l’Academy a sans doute préféré le côté plus cinématographique de City Of Stars dont les paroles collent plus à l’intrigue de La La Land que celles de Can’t Stop The Feeling ! à l’intrigue de Trolls. Justin Hurwitz a ainsi pu savourer cette récompense avec les excellents paroliers que sont Benj Pasek et Justin Paul dans une soirée qui restera à jamais gravée dans leurs mémoires ; car on n’oublie pas ces moments, et ce qu’ils engendrent comme sentiments irréprimables…

Didier Bianay

bianaydidier.com

5 étoiles !

(n°710)

Coup de Cœur

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Emma Stone et Ryan Gosling

Il y a tant de choses à dire sur la chanson City Of Stars. Je ne partirai pas sur un décorticage de l’orchestration, plutôt simple, mais sur toutes les subtilités qui l’entourent. Analyse :

C’est en vrai tout un travail d’équipe. Tout d’abord les 2 célèbres acteurs que sont Emma Stone et Ryan Gosling nous livrent des interprétations assez émotionnelles et non-parfaites vocalement ; des imperfections qui donnent du naturel à la scène concernée et qui sont parfaitement assumées selon les dires du compositeur Justin Hurwitz à variety.com : « Ryan et Emma ont interprété City Of Stars en live, c’était leur premier duo. Vous captez le rire et toutes sortes d’autres nuances quand vous enregistrez les voix de cette manière (…), des choses que vous n’obtenez pas lorsque vous enregistrez dans un studio. »

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Benj Pasek (à gauche) Justin Paul (au milieu) et Justin Hurwitz

Mais avant cela au tout début était la mélodie et la partition en elle-même qui a aussi quelques subtilités, car si la mélodie est en mineur, propice à la mélancolie, l’accompagnement derrière force quelques accords en majeur plus propices à la positivité, une manière pour le compositeur de dépeindre les hauts et les bas que peuvent connaître les artistes à Los Angeles, trame principale de La La Land. Justin Hurwitz n’avait pas de paroles en tête lorsqu’il a composé l’instru mais avait l’idée d’un ton d’espoir et de mélancolie à la fois, préférant humblement laisser l’écriture des paroles à un spécialiste.

Mais perfectionnistes que sont Hurwitz et le réalisateur Damien Chazelle, les 2 hommes  se sont entretenus avec « un tas de paroliers » avant de valider le duo Benj Pasek et Justin Paul, fraîchement acclamés par la Critique pour leur travail sur la comédie musicale Dear Evan Hansen. Pour City Of Stars ils ont été dans le bon ton dès la première phrase et outre des propos mélancoliques c’est surtout le placement de certains mots optimistes qui est intelligent tant sur des accords majeurs (ex. 0:11 à 0:18) que lorsque le morceau s’emballe sur un pont qui apporte une variation lumineuse et un brin de dynamisme à l’ensemble.

Après avoir décroché 6 prix ces derniers mois, dont 1 Golden Globes, City Of Stars est désormais engagée dans la course aux oscars ; mais les chances de se faire troller par la supernova Can’t Stop The Feeling demeurent non négligeables. Reste plus pour ces 5 stars à croire en leur bonne étoile…

Didier Bianay

bianaydidier.com

Dans les annales

(n°673)

Musiques De Films Légendaires

Bruce Springsteen

Bruce Springsteen

Bruce Springsteen a été très loin de capoter avec ce morceau Streets Of Philadelphia qui a fait un carton de part et d’autre de l’Atlantique en 1994. Alors s’il est vrai que le chanteur américain a récolté 1 oscar, 1 Golden Globe, 4 Grammies et une honorable 9ème place au Billboard Hot 100 dans son pays d’origine, c’est surtout en Europe que ce single composé pour le film Philadelphia a imposé sa légende, dominant un temps les charts en Autriche, Belgique, France, Allemagne, Irlande, Italie et en Norvège, sans oublier une place de leader chez le voisin canadien et des places d’honneur dans bien d’autres pays, européens ou non.

Mais Streets Of Philadelphia est plus qu’un tube il est aussi devenu à part entière une figure du Cinéma, vissée au film Philadelphia tout comme à son message. Il faut dire que le chanteur a su si bien capter les désirs du réalisateur Jonathan Demme et le pouls de ce drame inspiré de faits réels traitant du Sida, de l’homosexualité et de l’homophobie ; en effet on retrouve dans cette composition un ensemble d’éléments complices au genre dramatique avec ces tenues de synthé sur des enchaînements d’accords mélancoliques ou encore la voix désabusée et triste de Springsteen alternée aux murmures hantés du refrain. Les paroles non plus ne sont pas en reste, elles qui reprennent poétiquement les thèmes principaux du film de manière touchante, montrant par là à quel point l’humaniste et tolérant Bruce Springsteen épousa cette cause. Un artiste bien choisi pour accompagner le souhait de William Penn qui voulait que ces mêmes qualités aient pour capitale la ville qu’il a fondée, Philadelphie.

Didier Bianay

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Au-dessus de tout

(n°636)

Musiques De Films Légendaires

Harold Arlen

Harold Arlen

L’un des monuments du Cinéma ! Élue meilleure chanson originale de tous les temps par la RIAA, la NEA et aussi l’AFI (100 years… 100 song), composée par Harold Arlen, écrite par Yip Harburg et interprétée par la fameuse Judy Garland pour Le Magicien d’Oz, Over The Rainbow a beaucoup d’arguments pour expliquer son succès et sa pérennité. Il y a tout d’abord ses merveilleuses mélodie et harmonie acidulées qui siéent bien à des paroles poétiques, porteuses d’espoir et semblant un peu en décalage avec l’époque où le film est sorti : 1939…

Et même si on précise que les paroles ont en fait été écrites en 1938, il en demeure la toute fin d’une époque d’espoir d’un monde en paix ; du temps de l’inquiétude avant une décennie troublée. Cependant l’avènement ultérieur de la Seconde Guerre Mondiale n’a pas fait tomber ce morceau aux oubliettes, porté qu’il fut par l’armée américaine presque en tant qu’hymne dans ce tragique affrontement international. Ce sont aussi ces mêmes mots d’espoir, un peu naïfs, qui ont inspiré la communauté LGBT au tournant de son histoire dans les années 70, pour ses combats idéologiques comme pour l’élaboration de son emblème, le drapeau arc-en-ciel. Ça vient de là ! Ça vient de cette ballade dont on ne compte plus les reprises faites notamment par Frank Sinatra, Tony Bennett, Doo-wop, Patti LaBelle and the Bluebelles, Jerry Lee Lewis, la version la plus populaire nous venant de l’‎Hawaïen Israel Kamakawiwoʻole en 1993 (vidéo ci-dessous). En tout Over The Rainbow ce sont des millions de singles vendus, un oscar, un mythe entretenu par des reprises à succès et une œuvre qui en a finalement vu de toutes les couleurs car utilisée à toutes les sauces cinématographiques. Mais bon, tout comme le fait que Judy Garland n’ait été sollicitée pratiquement que pour cette chanson toute sa carrière, c’est la rançon du succès…

Didier Bianay

bianaydidier.com

Retour tambour battant pour Antonio Sánchez

News

Antonio Sánchez

Antonio Sánchez

Le batteur a battu

Antonio Sánchez s’est adjugé hier le Grammy Award de la meilleure BO avec celle de Birdman, une belle revanche pour ce batteur de Jazz d’origine mexicaine qui avait été snobé par l’Academy en vue des Oscars 2015. « C’est génial d’obtenir un Grammy après avoir été écarté pour l’oscar. Alors je voudrais remercier cette Académie plutôt que l’autre, parce que je n’ai en rien à les remercier ». Visiblement, Sánchez a conservé quelques aigreurs… Il est vrai que la BO du film d’Alejandro Iñárritu est comme un OVNI dans le paysage de la Musique de Film actuelle, elle qui est essentiellement composée de rythmes à la batterie. Autant dire qu’en écoute isolée ça ne fonctionne pas, mais, avec les images de Birdman elle confère du dynamisme et amplifie les scènes rocambolesques du film, tout en soutenant constamment le train de vie échevelé de ces artistes de Broadway. Un vrai coup de poker donc qui a marqué les oreilles de bon nombre de spectateurs. Le compositeur a aussi perçu le succès de Birdman comme un coup de projecteur inespéré pour un artiste de Jazz comme lui : « Nous musiciens de Jazz, notre cercle est si restreint que nous essayons sans cesse de le transcender. Alors être capable d’avoir mon nom associé à un film oscarisé c’est énorme. Juste le fait d’être connu comme le gars de Birdman, c’est suffisant. » Et cette année la Critique lui a maintes fois prouvé qu’il méritait bien plus que ca…

En retard sur toute la ligne

Les Grammys semblent toujours avoir un train de retard et cela s’est particulièrement vu dans cette catégorie où est sortie vainqueur la BO de Birdman, elle qui parut en 2014 tout comme sa cousine musicale pour Whiplash, et celle d’Interstellar, d’Imitation Game et d’Une Merveilleuse Histoire du Temps, les 3 dernières ayant même bataillé ferme aux Oscars de l’année dernière. Bref ici point de 8 Salopards ou de Star Wars 7, les partitions des maestros Morricone et Williams étant sorties bien après la date butoir du 30 septembre 2015. Et puisque l’on semble être dans le rappel des Oscars, c’est Glory qui a de nouveau triomphé hier soir au Grammys en tant que meilleure chanson originale (Selma). Oh je ne vais pas en reparler, j’ai consacré à l’oeuvre de John Legend et de Common une moitié d’article, il y a bien longtemps…

Didier Bianay

bianaydidier.com

Concernant Sam Smith c’était écrit

Coup de Cœur

Sam Smith

La surprise Sam Smith ! Oui, peu de bookmakers auraient parié sur Sam Smith pour la chanson originale de 007 Spectre, ne serait-ce il y a 10 mois, lorsque Thomas Newman se voyait déjà attribuer la BO du film. En effet, dans la tradition bondienne la chanson originale est très souvent réservée à la star du moment et on peut citer dans le passé Shirley Bassey (Goldfinger – 1964), Duran Duran (Dangereusement Vôtre –  1985), Sheryl Crow (Demain Ne Meurt Jamais – 1997), Madonna (Meurs Un Autre Jour – 2002) ou plus récemment Adele (Skyfall – 2012). Un privilège, un gage de consécration, mais aussi un exercice périlleux tant il peut être angoissant de composer pour une chanson mondialement attendue ; alors quoi de mieux qu’un artiste mondialement infuent ? La règle semble implaccable mais il y a eu des exceptions se nommant Gladys Knight, Rita Coolidge, Chris Cornell, et désormais il faut y ajouter Sam Smith.

Pourtant plusieurs attributs de ce jeune artiste de 23 ans en faisaient déja un bon candidat. Véritable révélation de l’année 2015, il a fait un carton avec les tubes Stay With Me et surtout I Know I’m Not The Only One. Peu s’en rappellent mais c’est aussi sa voix que l’on entend dans les tubes La La La et Latch, respectivement de Naughty Boy et de Disclosure. C’est en fait au bout de 7 ans de carrière, soit en 2014, qu’il a commencé à connaître personnellement le succès en récoltant depuis 4 Grammy Awards ou encore 3 Brit Awards. Mais outre son palmarès grandissant c’est aussi la personnalité de ce crooner bien british qui s’avère assez tentante, de même que sa maturité musicale. C’est d’ailleurs par cette dernière qu’il a su capter l’essence de l’univers de James Bond en proposant un single amplement élégant et dramatique qui se fondera bien à la BO de Spectre, le tout sans se trahir lui-même.

Vu le départ canon du single, on peut déjà dire que la saga James Bond se rappellera que Sam c’est celui qui ne s’est pas planté malgré son jeune âge. Avec une approche traditionnelle et classe et grâce à sa voix de grande classe, il peut voir poindre avec Writing’s On The Wall le spectre d’un succès à venir tant dans les charts que lors des grandes cérémonies de la Musique et du Cinéma, sans surprise cette fois-ci.

Bianay, Didier Bianay

Rien de fantomatique

Musiques De Films Légendaires

Ray Parker Jr.

Ray Parker Jr.

1984 c’était l’année où je rentrais dans le monde des vivants, et c’était aussi l’année de sortie de la chanson originale Ghostbusters du blockbuster Ghostbusters. Tiens, en voilà une musique qui n’est pas passée inaperçue sur plusieurs aspects.

Déjà musicalement le titre de Ray Parker Jr. hante les esprits avec ses « Ghostbusters » scandés en chœurs un nombre incalculable de fois, avec son riff de basse et ses coups de synthé incisifs. Celui qui a moins apprécié les partitions de ses 2 instruments c’est Huey Lewis qui y a trouvé de fâcheuses similitudes avec son single I Want A New Drug sorti quelques mois plus tôt, et il n’avait pas tort. Voyant poindre le spectre des conséquences artistiques et financières du procès pour plagiat, les 2 hommes ont trouvé un arrangement sans passer par le tribunal en 1995. Entre temps cette brouille judiciaire n’a pas empêché Ray Parker Jr. de connaître une nomination aux oscars 85.

Le clip de cette chanson n’avait pas de visée particulièrement modeste, étant bourrée d’apparitions de célébrités de l’époque, je cite par là Chevy Chase, Irene Cara, John Candy, Melissa Gilbert, Ollie E. Brown, Jeffrey Tambor, George Wendt, Al Franken, Danny DeVito, Carly Simon, Teri Garr et même Peter Falk (Columbo)… De quoi doper commercialement le film et une chanson originale dont les lyrics ont été volontairement conçus comme une pub par Parker Jr..

Comme un hymne l’âme de Ghostbusters est devenue inamovible, intouchable, la chanson étant reprise en Hip-Hop sur l’épisode suivant de la saga S.O.S. Fantômes. Mieux encore elle a été réadaptée pour les dessins animés et jeux dérivés de la franchise et même hors franchise (Lego Rock Band, Beatmania IIDX 14: Gold). Elle a inspiré de nombreux artistes divers et variés, des rappeurs Mistah F.A.B et The Game, aux inoffensifs jumeaux irlandais Jedwards en passant par les métalleux de Xentrix ou encore DJ Umi Ghoulies ; pour ne citer qu’eux car la liste est très longue…

Avec quelques places de numéro un et des places d’honneur à travers le monde, Ghostbuster n’a pas eu un succès commerciale mythique. Mais pour survivre dans la culture populaire elle avait comme atout l’originalité de ses paroles, des mélodies facilement mémorisables et l’immense réussite du film qu’elle représente ; les raisons qui expliquent ce succès de bout en bouuuuuuh.

Didier Bianay

Grammys 2015 : Desplat et… encore les Lopez

News

Alexandre Desplat, hier soir aux BAFTA

Alexandre Desplat, hier soir aux BAFTA

Le bagage de Desplat récompensé

Avec sa BO 5 étoiles pour la comédie The Grand Budapest Hotel, Alexandre Desplat décroche son 2ème Grammy de sa carrière. Il devance notamment Steven Price (Gravity), le dernier lauréat des Oscars, ainsi qu’une autre grosse pointure, Thomas Newman (Saving Mister Banks). Cette BO assez particulière, imprégnée d’un style musical tout droit sorti des Balkans, était de loin plus dépaysante que celles de ses concurrents du soir ; un grand risque que Desplat a su convertir en succès grâce à son expérience. Quand on sait que l’Academy aime l’exotisme et l’originalité on se dit qu’à quelques encablures des prochains Oscars cette victoire peut lui donner de bons espoirs de décrocher sa première statuette. Et que dire de ce BAFA qu’il a remporté pour la même BO cette même soirée, à part que ça sonne presque comme une réservation pour le 22…

Kristen Anderson-Lopez et Robert Lopez

Kristen Anderson-Lopez et Robert Lopez

Pour les Lopez les prix continuent de pleuvoir…

Leur sublime chanson pour La Reine des Neiges, Let It Go, a remporté le Grammy de la meilleure chanson originale. 11 fois nominée depuis fin 2013, elle a récolté 6 prix dont 1 Oscar. Bien que le couple soit derrière la version Pop Rock de Demi Lovato et celle plus orchestrale d’Idina Menzel, c’est bien de cette dernière qu’on parle. Avec plus de 400 millions de vues sur Youtube et des certifications aux 4 coins du globe (or, platine et argent), Let It Go a atteint plusieurs top 10, aux USA, en Irlande, au Japon, ou encore en Corée du Sud et a même été célébré aux Philippines (?!), le pays d’origine de Robert Lopez. Enfin, si cette chanson constitue une confirmation pour Robert Lopez qui par elle est rentré dans le cercle restreint des artistes EGOT, elle est comme une affirmation pour Kristen Anderson-Lopez, étoffant son palmarès auparavant quasi-vierge.

Didier Bianay

Golden Globes, des vainqueurs inédits

News

Johann Johannson, John Legend et Commons sont sortis vainqueurs des catégories meilleure BO et meilleure chanson originale. Une soirée spéciale pour ces artistes qui remportent leurs premiers Golden Globes.

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Johann Johannsson

Johannsson, un savoir-faire dans une BO de velours

Il y à la théorie et la pratique, les pronostics et les résultats. Avec sa partition pour The Theory Of Everything, Johann Johannsson a déjoué tous les pronostics en devançant 2 tauliers de la Musique de Film, à savoir Alexandre Desplat et Hans Zimmer qui étaient en course avec respectivement les BO de The Imitation Game et Interstellar; c’est clair qu’il fallait être fort pour passer. Et pourtant c’est tout en finesse que Johannson réalise cet exploit en proposant une BO dans un style Classique assez tendre et reposant, teinté de merveilleux lyrismes souvent symbolisés par un piano enchanteur et illuminés par un vibraphone qui finit par leur apporter une once de féérie. Son approche était, certes, plus théorique que celle de Hans Zimmer sur Interstellar, mais sa qualité d’écriture s’est trouvée plus rapidement contagieuse, donc plus pratique.

72nd Golden Globes - Press Room

John Legend et Common

John Legend pour sa propre légende

Concernant la meilleure chanson originale c’est John Legend et le rappeur Common qui remportent le prix en devançant Lana Del Rey, Sia et Lorde. Pour ce film qui traite des débuts de la reconnaissance de droits civiques pour les noirs aux USA, les 2 artistes ont proposé un poignant Soul-Rap humaniste et surtout engagé tant au niveau lyrics qu’au niveau intensité musicale. Régulièrement nominé aux Grammy depuis près de 10 ans, ce n’était que la première fois que John Legend participait aux Golden Globes et celà a été la bonne. Mais il faut préciser qu’il doit une fière chandelle à son acolyte Common qui l’a invité pour ce duo : « J’ai été tellement touché par l’expérience que j’ai connu dans Selma (en tant qu’acteur) que j’ai juste pensé que John Legend serait la voix parfaite, parce qu’il est un artiste attendrissant et éloquent et est actif en ce qui concerne l’aide à communauté. Nous voulions vraiment capturer l’esprit des droits civiques sur ce coup, mais nous voulions aussi montrer aux gens que c’est un cadeau et que ça concerne notre présent ». Come On !

Didier Bianay

A+ (Nos Étoiles Contraires)

Coup de Cœur

Ed Sheeran

Ed Sheeran

A+ ; du langage sms ? le nom d’un groupe sanguin ? Non rien de tout cela. A+ c’est la note que j’attribue à la chanson originale du film Nos Étoiles Contraires. Écrite, composée et interprétée par Ed Sheeran pour les besoins d’un film sérieux et touchant, All Of The Stars s’y colle bien par son caractère romantique, mélancolique, tant au niveau musical qu’au niveau des paroles. Ajoutons à cela un clip et une interprétation vocale juste et sans artifice, vous comprendrez l’intelligence artistique d’un Ed Sheeran qui n’en est pas à son coup d’essai. En effet l’artiste britannique avait déjà composé I See Fire, la chanson originale du Hobbit: La Désolation De Smaug, et ce en un jour ! Une performance impressionnante.

Mais encore plus impressionnant l’est le début de carrière d’Ed Sheeran, tant son ascension sur la scène Pop-Rock est rapide et irrésistible, jugez-en plutôt :

Entre 2005 et 2010, alors qu’il auto-produit ses 5 EP, il enchaine des concerts dans des endroits plus ou moins modestes, il en fera même 312, rien qu’en 2009 ! Après sa signature chez Asylum/Atlantic Records, la consécration et les prix ne tardent pas à arriver puisque son premier album « + » est certifié en 2011 quintuple disque de platine au Royaume-Uni (plus d’1,5 millions de ventes). Si, à l’échelle internationale, les fans s’arrachent la collection de tubes qui sont issus de cet album, les plus grandes stars de la Musique, elles, s’arrachent Ed Sheeran pour des collaborations gagnantes. Le jeune britannique devient à ce moment si incontournable qu’il enchaîne des premières parties de luxe, comme ce fut le cas pour la tournée de Snow Patrol en 2012 et pour celle de Taylor Swift l’année suivante. Actuellement Sheeran vient de sortir un nouvel album « x » et commence tout juste une grande tournée internationale.

Après I See Fire, All Of The Stars sonne aussi comme une seconde revanche, puisque ces dernières années Ed Sheeran n’avait pas été sélectionné pour les albums du dernier Twilight et du dernier Hunger Games, ayant même douté de sa capacité à composer pour un film. Mais ça c’était avant…

A+

Didier Bianay

reydarts.fr

Satellite Awards 2014 : Les compositeurs nominés

News

L’IPA (International Press Academy) a annoncé les nominés pour la 18ème cérémonie des Satellite Awards. Voici ci-dessous les compositeurs nominés dans les catégories meilleure bande originale et meilleure chanson originale.

Meilleure bande originale

satellite award12 Years a Slave – Hans Zimmer

Philomena – Alexandre Desplat

Gravity – Steven Price

Her – Arcade Fire

The Secret Life of Walter Mitty – Theodore Shapiro

The Book Thief – John Williams

Meilleure chanson originale

Young and Beautiful – The Great Gatsby– Lana Del Rey

Let It Go – Frozen – Écrite par Kristen Anderson-Lopez et Robert Lopez

I See Fire – The Hobbit: The Desolation of Smaug – Ed Sheeran

So You Know What It’s Like – Short Term 12 – Keith Stanfield

Happy – Despicable Me 2 – Pharrell Williams

Please Mr. Kennedy – Inside Llewyn Davis – Écrite par Ed Rush, George Cromarty, T Bone Burnett, Justin Timberlake, Joel Coen et Ethan Coen

La cérémonie se tiendra à Los Angeles, le 9 mars 2014, au Intercontinental Hotel.

Didier Bianay